LA  TURQUIE - Sixième partie

9. Istanbul : 8 jours

 

Dernière étape de notre traversée de la Turquie. Le départ de l’autocar est prévu pour 11 :00 heures et la durée du parcours sera d’environ 10 heures. Le système routier est impeccable. Les autoroutes sont nombreuses et les routes secondaires ont une largeur conventionnelle par rapport aux routes que nous avions empruntées au Maroc où celles-ci sont beaucoup plus étroites.

 

Le paysage qui défile devant nous est plaisant à regarder. Tantôt de vastes champs où les ouvrières s’affairent à la récolte, tantôt ce sont des champs tout blancs qui appellent les habitants à venir cueillir le coton. Parfois ce sont de verts pâturages qui s’étendent sur quelques kilomètres où sont établis des pensions pour chevaux.

 

L’autocar s’arrêtera à quelques occasions pour permettre aux passagers de se délier les jambes et pour prendre le temps de déjeuner et de dîner. Nous nous arrêterons à Bandirma d’où nous prendrons ensuite le « vapour » (le ferry), qui nous emmènera dans le quartier de Sirkeci, tout près du palais de Topkapi à Istanbul en 30 minutes environ, nous évitant ainsi un long parcours routier.

 

Arrivés à la gare maritime, l'autocar nous conduit à l'otogar qui se trouve aux limites du quartier Aksaray. De là, nous avons pris un taxi jusqu'à notre hôtel, le Sokullu Pasa, qui fait partie de la chaîne hôtelière Best Western. Sa localisation en plein centre du quartier Sultanahmet nous a permis de visiter les nombreux sites parsemés dans ce quartier. De plus, nous étions à quelques minutes de marche du métro de surface qui nous permettait de faire des correspondances lors de nos déplacements dans le grand Istanbul.

 

-- Historique:    

Fondée il y a plus de 2600 ans, elle a porté le nom de Byzance (600 ans av. J.C.V 330 ans après J.C.), puis sous l'Empire romain d'Orient, elle prend le nom de Constantinople (330- 1453) en l'honneur de l'Empereur du temps Constantin. Puis, lorsque la ville tombe aux mains du sultan ottoman Mehmet II, il rebaptise le nom de la ville pour Istanbul. Elle est la seule ville construite sur deux continents, l'Europe et l'Asie (Anatolie). Au coeur de la cité, le détroit du Bosphore relie la mer Noire, la mer de Marmara et la Corne d'Or.

 

-- Hippodrome: 

Nos premiers pas dans Istanbul nous emmène à l'Hippodrome Byzantin At Meydani où malheureusement il ne reste que deux obélisques dont une "empruntée" d'un temple de Karnak près de Louxor en Égypte, et la colonne de Serpentin qui elle date de 500 ans avant J.C. C'était la place la plus importante de l'époque byzantine où tous les byzantins se réunissaient pour assister aux événements politiques ou sportifs. Il y avait des courses de chevaux entre les meilleurs cavaliers de la région.

 

-- Sainte Sophie:     

En quelques minutes de marche nous atteignons la basilique Sainte Sophie qui marqua l'apogée du règne de l'Empereur Justinien. L'empereur mit tout en oeuvre pour que cette ouvrage unique voit le jour.  10000 ouvriers et 5 ans de travaux, des monuments païens furent pillés dans toute l'Europe, le gymnase du port d'Éphèse fournit ses 8 colonnes, les plus beaux marbres  de toute la région méditerranéenne étaient acheminés pour sa construction. Les  images saintes sont représentées par de la mosaïque, héritage de l'époque byzantine.  A l'intérieur, ce temple est d'une beauté à vous couper le souffle.

 

En 1453, Constantinople fut prise par Mehmet II qui ordonna la transformation de Sainte Sophie en mosquée. A cette époque, il était interdit de représenter des visages dans la religion musulmane et toutes les mosaïques qui auraient dues être détruites, ont plutôt été recouvertes d'un enduit qui les a préservées. Sainte Sophie servit de mosquée jusqu'en 1935 date où elle fut transformée en musée par Atatürk. Elle fut la plus grande église du monde jusqu'à sa transformation en mosquée par les Ottomans en 1453. Ses minarets, ses mausolées, ses fontaines datent de cette période. 

 

-- Citerne Basilique (Yerebatan Sarayi) :   

En contournant Sainte Sophie nous arrivons à un autre site qui vaut la peine d'être visité. En effet, il s'agit d'une énorme citerne souterraine qui mesure 140 mètres de longueur, 70 mètres de largeur et 8 mètres de hauteur. Sa capacité de stockage d'eau était de 80,000 mètres cubes. Cet eau provenait d'une source située à 19 Km dans la forêt de Belgrade. Elle a été construite en 542 par 7,000 esclaves. C'est à cet endroit que nous avons rencontré un couple de Lévis qui m'a adressé la parole après avoir remarqué mon drapeau du Québec sur ma veste.

 

 

 

 

 

 

-- Mosquée de Soliman le Magnifique (Suleymaniye Camii) :      

Pour s'y rendre, il nous faut emprunter la rame de métro terrestre. La ligne de "tramway" existait déjà lors de ma dernière visite en 1994, mais on a changé tout l'équipement roulant qui ferait rougir de honte nos amis montréalais tant par son confort, son silence de roulement, la propreté intérieure et par le respect des biens publics, c'est-à-dire, aucun graffiti ou vandalisme.

Cette mosquée est la plus grande d'Istanbul. A notre arrivée, les hauts parleurs appellent les fidèles à la prière et le gardien nous signale que nous devrons attendre leur sortie, soit une trentaine de minutes avant de pouvoir y pénétrer. Nous ne sommes que deux étrangers à vouloir visiter ce lieu. On s'assoit sur les marches et le gardien vient nous rejoindre quelques minutes plus tard avec un simit dans ses mains (pain qui a la forme d'un bagel) et nous en offre chacun un morceau. Nous prenons le morceau offert et le regarde en lui disant sa¨gol (merci). Il nous sourit et quitte reprendre son poste.

 

Finalement, après s'être déchaussé, nous entrons dans ce sanctuaire qui a été érigé en 1557 pour le plus grand des sultans, Soliman le Magnifique. Je ne veux pas m'aventurer à vous dire combien de fidèles peuvent assister à la prière mais la surface est immense. On aperçoit des vitraux sur les murs qui laissent entrer la lumière du jour.

 

La cour est pavée en marbre et au centre une fontaine rectangulaire de bonne dimension permettait aux fidèles de faire leurs ablutions. Nous avons visité l'impressionnant jardin funéraire de même que le mausolée de Soliman le Magnifique.

 

-- Mosquée Bleue (Sultanahmet Camii) :     

 

 

 

Elle est certainement l'une des plus célèbre du monde musulman. On dit que c'était le point de ralliement des musulmans d'alors, qui effectuaient leur pèlerinage à la Mecque.Elle fait face à Sainte Sophie mais le sultan Ahmet voulait en faire un temple (1617) encore plus grandiose que sa rivale byzantine. Son nom de Mosquée Bleue lui vient des milliers de carreaux de faïence émaillés à prédominance bleue qui décorent le dôme et les murs. La lumière du jour qui pénètre par les quelques centaines de fenêtres nous permet d'apprécier ces couleurs bleutées.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Entre la Mosquée Bleue et la basilique de Sainte Sophie on a aménagé un agréable parc de verdure d'où les fontaines font jaillir d'immenses filets d'eau.

 

 

-- Palais de Topkapi (Topkapi Sarayi) :          

Ce palais a été la première résidence des sultans ottomans (1475-1855) après la conquête de Constantinople. Il est célèbre aujourd'hui par son trésor et ses splendides collections. En entrant, nous faisons face à la cour des Janissaires. Le corps d’élite des Janissaires étaient de jeunes chrétiens kidnappés chez les peuples soumis. Convertis à l’Islam, ces esclaves recevaient une éducation distinguée destinée à en faire des soldats ou des cadres du régime. L’Empire ottoman était alors gouverné par d’anciens chrétiens. Ils étaient au service exclusif du sultan, leur père nourricier.

 

Dans un pavillon est exposé des reliques ayant appartenu au prophète Mahomet telles que son manteau, son étendard, une de ses dents, etc. ... Un imam récite des versets du Coran pendant les heures de visite. Il y a une immense terrasse qui surplombe le Bosphore, la mer de Marmara et la côte asiatique de la Turquie.

 

Le harem était sous la juridiction de la mère du sultan qui voyait au bon fonctionnement des choses. Il y avait plus de 600 eunuques qui oeuvraient au harem dont des blancs et des noirs. Les blancs étaient émasculés et travaillaient à l'extérieur des murs tandis que les noirs, totalement émasculés (incluant le pénis) oeuvraient à l'intérieur.

 

Juste à côté des guichets, la petite fontaine servait aux bourreaux pour nettoyer leur sabre après les exécutions.

 

 

-- Palais de Domabahce (Dolmabahce Sarayi) :  

Après l'incendie des pavillons d'été du palais de Topkapi, le sultan d'alors qui ne cachait pas sa jalousie de voir s’élever des palais majestueux des étrangers qui faisaient lieux d'ambassades et qui ne se gênaient pas pour démontrer leur grandeur et leur puissance. Il ordonna la construction du palais  en 1856 qui allait surpasser tous les autres dans ses proportions, son élégance et dans la richesse de sa décoration. Surtout que le Palais de Topkapi était vieux, humide et pas très monumental. Elle servi de résidence aux trois derniers sultans ottomans de même qu'à Attaturk. 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le palais se compose de trois parties, soit respectivement le salon réservé aux hommes, le salon des cérémonies et le Harem, où seuls les membres de la famille y avaient accès. Le bâtiment couvre une surface utilisable de 45 000 m² dont 285 chambres, 46 salons, 6 hammams et 68 toilettes. C'est un site qui se visite en deux heures et qui nous montre la démesure de l'Homme.

 

A l'extérieur, le palais est d'entouré de vastes jardins et il y a sept descentes qui donnent  accès au Bosphore. Nous avons rencontré beaucoup de classes d'étudiants qui viennent à leur tour visiter ces lieux historiques. 

 

 

-- Bosphore:

Le Bosphore, Bras de mer reliant la mer de Marmara à la mer Noire et séparant l'Europe de l'Asie est un des attraits touristiques d'Istanbul. Il est célèbre par les palais et hôtels somptueux qui le bordent et par son pont suspendu de plus de 1000 mètres de long et 64 de haut.

 

 -- Grand Bazar et Marché égyptien :

Comment voir Istanbul et ne pas visiter un des plus grands sanctuaires du "shopping"  couvert du monde. Il comporte plus de 4000 échoppes réparties sur ses 200,000 mètres carrés de surface. Cet endroit très fréquenté ne se visite pas en quelques minutes. Vous devez y consacrer quelques heures pour en apprécier ce labyrinthe composé de centaines de ruelles qui vous mèneront aux boutiques.  N'ayez pas peur de vous perdre car là débute le plaisir de retrouver son chemin. Si vous désirez acheter un article soyez vigilant car les vendeurs sont de redoutables négociants. Les prix sont souventes fois moins dispendieux dans les hans situés à l'extérieur du Grand Bazar

 

Nous avons aussi jeté un coup d'oeil sur le marché aux épices ou marché égyptien où Carole s'est arrêté pour effectuer l'achat de ces denrées plutôt difficiles à trouver chez nous telles que le sumak, pour aromatiser certains plats turcs, le mahlep (desserts) et le yeni bahar (viandes). Elle a pu se procurer un livre de recettes de plats turcs en français lors de notre séjour à Selçuk. Encore une fois, nous avons négocier le prix de ces épices qui baisse drastiquement du prix original.

  

-- Hammam :    Je m'étais bien promis de m'offrir ce " doux "moment de détente lors de mon voyage. J'avais bien tenté d'y aller une première fois en Cappadoce mais le tenancier de mon hôtel ne me le recommandait. Cette fois-ci j'opte pour le fameux bain Çemberlitas. Ce hammam a été construit en 1584 a une section pour les hommes et une autre pour les femmes. Le prix pour cet endroit touristique est de 28,000,000 TRL soit environ $24.00 CAD mais vous n'avez rien d'autre à débourser sauf si vous désirez laisser un pourboire à la fin de la session. Dans les hammams de quartier fréquentés par les turcs le prix oscillerait dans les $ 15.00 CAD.  

 

On me fait monter au 2e étage où l'on m'indique une cabine où l'on trouve un lit simple et une petite table. Je me déshabille et j'enfile un pagne que j'enroule autour de mon corps et j'enfile les sandales mises à ma disposition. La porte est verrouillée à clé que je porte tel un bracelet autour de mon poignet. Je redescend et la première étape consiste à prendre une douche. L'étape suivante consiste à se rendre dans la salle de sudation où vous vous étendez sur une surface centrale de marbre qui est chauffée par le dessous et qui peut accueillir 14 personnes à la fois. Chacun s'allonge la tête dirigée vers le centre. Je demeure ainsi étendu pendant une bonne vingtaine de minutes et je me perds dans mes idées.

Puis, arrive un homme enveloppé de son pagne m'indique par gestes que c'est le temps du bain. Toujours étendu sur cette pierre, il débute en me frottant tout le corps au gant de crin. Ensuite on se dirige vers le côté où l'on s'assied sur du marbre et il procède au lavage. Il puise l'eau dans une petite fontaine avec un bol de plastique et il me rince en enlevant toute trace de savon. La température de mon corps est chaude à cause de la chaleur qui règne dans la pièce et le fait de me déverser cette eau de rinçage tiède me saisi. Nous retournons à la surface centrale pour le massage. Je dois vous aviser que le massage turc ne ressemble aucunement à celui que vous donne votre massothérapeuthe du Québec. Ce masseur, sans vouloir vous apeurer inutilement, vous pétri littéralement la peau et les muscles de votre corps et il ne fait pas dans la dentelle. Le mieux à faire c'est de vous abandonner complètement et de le laisser travailler à son rythme afin d'en retirer les bienfaits.

 

Cette session dure environ une vingtaine de minutes. On peut demeurer étendu sur la pierre chauffante le temps que l'on désire. La dernière étape consiste à prendre à nouveau une douche et de remonter à notre vestiaire. La durée de votre visite varie entre 1 heure à 1 1/2 heure quoique dans les faits il n'y ait aucune restriction de temps. Lorsque j'ai quitté cet édifice ancestral je me sentais léger, détendu et revigoré. Après toutes ces journées de marches et d'escalade que nous avions accomplies mon corps a plus qu'apprécié ce moment de détente. Tout près de là, attablée à un café, Carole qui n'était pas à l'aise pour tenter l'expérience, sirotait un café tout en lisant un bouquin. Les lieux sont très hygiéniques et propres. Avant que les gens s'étendent sur la pierre chauffante on a lavé celle-ci au savon et à la moppe à deux occasions avant de pouvoir y accéder. Ce hammam est destiné tant aux femmes qu'aux hommes mais ne sont pas en contact.

 

--  Autres lieux visités :         

Je ne m'attarderai pas à vous décrire en détail tous les autres sites mais je vais vous signaler ceux qui ont retenus notre attention:

 

- Eglise Saint Sauveur in Chora (Kariye Muzesi) qui nous fait découvrir de splendides

fresques et mosaïques retraçant l'histoire sainte.

 

Après la Conquête Istanbul par les 

Ottomans en 1453, ce monastère fut transformé en mosquée. On se contenta de

recouvrir les fresques et les mosaïques de badigeon ce qui eu pour effet de conserver

les œuvres. Sa construction date du 3e ou 4e siècle.

 

 

 

- Musée militaire où se produisent à 15:00 heures la fanfare des Janissaires avec robes et turbans.

 

- Château des Sept Tours (Yedikule) et vous devez prévoir une lampe de poche.

 

- Pont de Galata: le traverser à pieds pour visualiser le quotidien des pêcheurs et des

  marchands.

 

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