LA TURQUIE - Cinquième partie
8. Ephèse /Selçuk : 3 jours
De retour à Marmaris, nous prenons l’autocar qui nous mènera à Selçuk. Le trajet ne durera que 5 heures. Après avoir parcouru la moitié du pays en autocar, nous avons remarqué comment la vie est difficile pour les agriculteurs. Même s’ils disposent de belles terres à cultiver ils ne peuvent pas tous compter sur la machinerie lourde pour effectuer le dur travail des semences et des récoltes dans les champs. Sans me tromper je crois que le peuple turc est autosuffisant en ce qui a trait aux légumes tels les tomates, les concombres, les courges, les aubergines, les patates, la salade et les piments. Quant aux fruits nous avons noté que la récolte était bonne pour ce qui est des oranges, des pommes, des melons, des poires, et du raisin. On y récolte aussi le coton, le tournesol et les olives.
Le lendemain, mon épouse et moi revenions d'une ballade à pieds dans les ruelles de cette bourgade alors que la température avoisinait les 30C et que le soleil nous plombait sur la tête. Nous décidons de prendre place sur la terrasse d'un petit café pour se rafraîchir un peu. Après les salutations d'usage en Turc, un homme qui discutait avec le patron vient nous saluer et après quelques minutes je l'invite à notre table.
Nous discutons pendant deux heures de tout et de rien mais je profite toujours de ces instants pour tenter de mieux saisir la perception des gens du pays concernant certains événements et leurs réactions à la suite de mes réponses.
Un des sujets abordés fut le terrorisme pratiqué au nom d'Allah. Mon interlocuteur me disait qu'il n'y avait rien dans le Coran pour justifier toute ces folies meurtrières. Le musulman applique ce que prescrit leur livre saint. Il a, à un certain moment donné, avancé que Allah, le Christ, Confucius et les autres ne font qu'un seul Dieu mais que chaque peuple a donné un nom à son Dieu et a adopté les principes propres à leur civilisation. Il a continué en disant que toutes les religions prônent de faire le bien et d'éviter de faire le mal. Je n'ai jamais interrompu cet homme tant je le trouvais sage dans sa pensée et cela était rassurant et rafraîchissant de savoir qu'y compris les musulmans, les gens désirent vivre heureux et en paix plutôt que de tuer pour une "cause " démentielle.
Cet homme qui parlait cinq langues avaient travaillé en Hollande un certain temps. Il me disait que beaucoup d’Européens s’achetaient des terres et des maisons pour vivre dans la région qui promet plus de 300 jours d’ensoleillement par année. Propriétaire d’une fabrique de tapis, il me confiait que les choses changeaient dans son pays car la Turquie devait maintenant faire face elle aussi à la mondialisation et que cela bouleversait certaines traditions turques.
On importe maintenant des tapis »turcs » fait à la machine du Pakistan et de la Chine à coût moindre que celui fabriquer à la main en Turquie. La qualité s’en trouve affectée et lui-même fermera sa fabrique d’ici la fin de l’année.