LA TURQUIE - Troisième partie
5. Antalya : 3 jours
Ce matin, nous nous dirigeons vers l’otogar où nous prendrons l’autocar à 09 :30 heures. Le trajet sera d’une durée de 10 heures. Pendant que nous attendons le car, un homme s’avance vers nous tenant par
la main un jeune enfant. Nous nous saluons en turc et sans
aucune attente il me confie être l’iman de la grande mosquée de Avanos et qu’il vient conduire sa famille à l’otogar. Il me dit flatté de voir le drapeau turc sur nos vestes et me demande d’où provient l’autre drapeau. Je lui dis qu’il identifie le Québec. La conversation a durée une dizaine de minutes jusqu’à l’arrivée du car. Lors d’un arrêt du l’autobus pour une pause, une turque d’origine allemande m’avoue qu’il est plutôt rare que des touristes empruntent cette façon de voyager car la majorité voyage en groupe.
Antalya est une station balnéaire de la côte turquoise faisant face à la Méditerranée et qui est surplombée par les monts Taurus. Au départ de cette ville, on peut effectuer de nombreuses excursions fort intéressantes. Nous avons trouvé une bonne adresse où se loger. Cette petite pension tenue par une française et mariée à un turc est située en plein cœur de la vieille ville et près de tous les services. Le nom de l’endroit est le Sibel Pansiyon et est situé à : Kale içi, Kesik Minare civari, Firim Sokak # 30.
- Vieille ville :
Le lendemain matin nous débutons notre journée par la visite des vieux quartiers d’Antalya. Nous longeons de vieilles maisons datant de 1600. La mosquée Kesk Minare est en fait une ancienne église du 5e siècle. La ville est beaucoup plus touristique et nous croisons bon nombre d’Européens dont beaucoup d’Allemands. Nous traversons la porte de l’Empereur romain Adrien et nous suivons les remparts romains qui nous mènent jusqu’à un souk non couvert.
Nous faisons du lèche vitrine jusqu’à ce que nous remarquions un ensemble de verres (6) et d’un carafon en onyx. On demande 50 millions de livres turques pour l’ensemble. La négociation s’amorce et je lui dis que c’est trop cher. Il baisse à 40 millions. Je lui offre 15 millions et fait une contre offre à 25 millions. Cela fait déjà 15 minutes que nous nous plions à ce jeu mais je ne peux tout de même pas passer tout l’après-midi à négocier, alors je lui propose mon dernier prix 2 ensembles pour 40 millions. C’est impossible, il ne peut pas , etc.….. Alors je le remercie et je lui dit que je ne peux accepter sa proposition. Et tranquillement nous sortons du magasin pendant que je vois un des commis courir devant nous pour s’arrêter à une autre boutique. Arrivés devant celle-ci, le propriétaire me demande si je suis encore intéressé à payer les 40 millions pour les deux ensembles. Je lui réponds par l’affirmative et la transaction a lieu. Ils ont même emballé ces articles dans un contenant de mousse rigide pour éviter tout bris dans notre valise. Mes deux garçons sauront sûrement apprécier ces souvenirs de Turquie.
En fin d’après-midi, nous nous installons sur une terrasse faisant face au vieux port et nous sirotons une bonne bière fraîche. De nombreux bateaux transportent les touristes pour une petite croisière de quelques heures et il y a beaucoup d’animation.
Le soir venu, je rencontre un turc, tenancier d’un café, qui lui aussi m’avait fait des compliments sur ma veste (drapeaux) et qui m’a conseillé un restaurant situé à une quinzaine de minutes de marches de notre pansiyon.
Dans un cadre typiquement turc, cette vieille maison familiale transformée en un restaurant est un endroit à découvrir. Nous traversons l’intérieur de cette ancienne demeure décorée avec goût pour nous retrouver dans le jardin où sont disposées une trentaine de tables avec comme trame sonore une douce musique turque. Nous avons eu droit un à véritable festin le tout servi dans un cadre de plein air et intimiste.
De retour à notre pansiyon, nous prenons une dernière consommation et Sylvie, cette gentille et dévouée propriétaire, nous parle de l’esprit familial qui prévaut en Turquie. Elle-même mariée à un turc, elle a deux enfants d’âge majeur. Elle nous mentionne que la cellule familiale est très forte. On voit peu souvent des enfants contester ce que leur disent leurs parents. En revanche, ils se voient accorder une grande liberté dans les activités qu'ils poursuivent et les endroits qu'ils fréquentent. On attend des jeunes gens qu'ils témoignent du respect à leurs aînés. Il existe une solidarité à toute épreuve dans les clans familiaux.
La veille nous avions demandé à Sylvie s’il lui était aisé de nous trouver un conducteur de taxi parlant anglais qui pourrait nous emmener aux endroits cités plus haut afin de visiter ces lieux que l’on décrivaient comme incontournables. Elle a au bout du fil le conducteur qui lui dit que ce sera 75 euros pour la journée. Je lui demande de dire à son interlocuteur qu’hier au kiosque touristique on m’offrait le même forfait pour 50 euros. Il accepte.
Le départ s’effectue à 09 :00 heures et nous nous dirigeons vers Aspendos qui est situé à environ 50 Km d’Antalya. Dès que nous arrivons sur place, nous faisons face une superbe façade de ce qui est considéré comme étant le plus beau théâtre antique romain de toute l’Asie Mineure et qui est dans un état de conservation exceptionnel. Il a été érigé au 2e siècle et pouvait contenir 20,000 personnes.
Nous montons les marches pour nous installer tout en haut pour avoir une meilleure idée de tout l’environnement. Assis sur les gradins de pierre, je me perd dans mes pensées et j’essaie d’imaginer la population d’alors assistant à un spectacle.
Le théâtre est si bien conservé que l’on y donne des spectacles à intervalles réguliers. Par exemple, pendant notre visite, les techniciens préparaient la scène pour une prochaine représentation de Carmen et Boléro.
Nous revenons sur nos pas et Ahmet, notre conducteur nous dit que l’on doit éviter de déjeuner à Aspendos car les prix sont prohibitifs. Il connaît un endroit sympathique où l’on pourra casser la croûte dans un petit restaurant où il n’y a que des turcs. Pas difficile comme choix car il n’y a qu’un seul menu qui consiste à des kofte (boulettes de viande assaisonnées) et une çorban salata (salade, tomates, concombres, piments forts, d’huile et de citron) accompagné de pain et de fruits. Les gens remarquent encore une fois notre veste et nous saluent en souriant et en hochant de la tête.
Chemin faisant vers les chutes de Kursulu, je discute avec Ahmet et il me confie que ses journées de travail sont longues car il les débute vers les 10 heures pour souvent les terminer à minuit et cela bien souvent à raison de 7 jours par semaine. Il me raconte que les taxis sont bi-énergiques c'est-à-dire qu’ils fonctionnent à l’essence ou au butane selon les situations. Il faut dire que le litre d’essence ici coûte plus de 2 millions de lires turques soit l’équivalent de $ 1.70/ litre CAD et le butane se détaille aux environs de 1 million TRL.